Le caveau

Malachie d’Inguimbert a prévu dans le fonctionnement de l’Hôtel-Dieu l’installation de quatre religieuses pour assurer les soins aux malades, à côté des médecins, chirurgiens et pharmaciennes. Les infirmières religieuses avaient droit de sépulture sous le sanctuaire de la chapelle de l’Hôtel-Dieu.

En 1764, une dizaine de sœurs augustines, en provenance de Caromb, commune voisine de Carpentras, prennent leurs quartiers dans l’Hôtel-Dieu. Elles vivent dans le couvent, aménagé dans le quart nord-est du bâtiment, pourvu de chambres individuelles et de parties communes comme le réfectoire, la salle de réunion, la salle de prière qui communique avec la chapelle. 
Elles sont 23 en 1793 lorsque sont dissouts sous la Révolution des ordres religieux. Dix sœurs reviennent en 1818, elles sont 32 à la fin du XIXe siècle.

Lors de la première guerre mondiale, des soldats blessés sur le front sont soignés à Carpentras. Edouard Daladier, maire de Carpentras, demande la présence de 16 Sœurs qui vont se dévouer à cette mission. Quatre y sacrifieront leur vie en contractant des maladies auprès de soldats infectés : Louise Holette (Mère Marie-Joseph), Marie Meunier (Sœur Marie-Meclhilde), Amélie Dumont (Sœur Imelda) et Victoire Roupe (Sœur Marie du Rosaire).

Eugénie Dubuisson (Sœur Anne de Jésus) et l’infirmière bénévole Rose Cazimir recevront en 1919 des médailles officielles de reconnaissance pour leur dévouement, distinctions qui rejaillissent sur l’ensemble de la communauté des infirmières de l’Hôtel-Dieu.
Les sœurs augustines sont au nombre de 5 lorsque la communauté quitte le couvent de l’Hôtel-Dieu, le 28 août 1976.

On ignore le nombre de sœurs enterrées entre 1764 et 1793 dans ce caveau, mais depuis 1818, elles sont 129 à y avoir élu sépulture.