Nicolas-Claude Fabri de Peiresc
À 19 ans seulement, Nicolas-Claude Fabri de Peiresc (1580-1637), érudit que l'on surnommera le "prince des curieux", part visiter l’Italie. Rapidement, il se lie d’amitié avec des savants, comme Galilée qui enseigne l’astronomie à Padoue. Il collectionne plusieurs centaines de médailles d’or et d’argent, des caisses d’antiques et de livres qu’il rapporte ensuite à Aix. Devenu juriste, il exerce sa charge au Parlement de Provence. Mais son intérêt est ailleurs : amateur de sciences exactes et esprit critique, Peiresc fait des découvertes étonnantes. Géographe, il réévalue la longueur de la Méditerranée ; astronome, il découvre la nébuleuse d’Orion et dessine la première carte lunaire ; historien, il affirme la valeur historique et documentaire des médailles, des inscriptions et des chartes ; naturaliste, il découvre les chylifères de l’homme et étudie, voire dissèque, les animaux.
Soucieux de lier ces disciplines, il apparaît comme un sage cherchant à déchiffrer tous les secrets de la nature. Ses fonds couvrent l’ensemble des connaissances de son époque. Il fait de sa demeure aixoise « le centre d’un immense réseau d’informations littéraires, scientifiques ou artistiques, s’étendant sur tout le monde civilisé ». Il a laissé plus de dix mille lettres qui présentent un intérêt documentaire inestimable.
L’Inguimbertine doit en grande partie sa réputation internationale à l’achat que fait Mgr d’Inguimbert à Aix, en 1745, d’un précieux fonds comprenant vingt mille imprimés et manuscrits, un important médaillier, des statues et autres objets d’art ayant appartenu à la famille de parlementaires aixois Thomassin de Mazaugues. Louis de Thomassin de Mazaugues (1647-1712), était le neveu par alliance de Peiresc, dont la bibliothèque fut dispersée à sa mort. Mazaugues n'eut de cesse de collecter tous les ouvrages et "papiers" de Peiresc qu'il put localiser. C'est ainsi que l'Inguimbertine conserve, notamment, 120 registres manuscrits de correspondance, relevés, copies et notes de travail du savant, dont l'immense majorité n'a jamais été publiée.
Image : François CONSONOVE. Portrait de Peiresc en buste. 1874. cliché Christian Chaline©