Alfred Naquet
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Issu d’une ancienne famille de juifs du Comtat Venaissin, Alfred Naquet (1834-1916) devient docteur en médecine en 1859 avec une thèse sur l’application de l’analyse chimique à la toxicologie.
En 1865, il occupe la chaire de chimie organique à la Faculté de médecine de Paris. Proche de Jules Guesdes, Benoît Malon, Ferdinand Buisson, il adhère à l’Alliance internationale de la démocratie socialiste fondée en 1868 par Michel Bakounine, théoricien du socialisme libertaire.
Inquiété à plusieurs reprises pour ses opinions politiques sous le Second Empire, Naquet occupe alternativement de 1871 à 1898 les mandats de député ou de sénateur de Vaucluse ou de député de la Seine. Il siège à l’extrême gauche.
En 1884, il fait adopter par le Parlement la loi autorisant le divorce. Il prononce, en mai 1895, un discours célèbre devant la Chambre des députés contre l’antisémitisme. En 1888, il soutient ouvertement le programme réformiste du général Boulanger dont il se détache deux ans plus tard. Impliqué dans le scandale de Panama, il est acquitté en 1898 et quitte désormais la scène politique.
L’Inguimbertine conserve non seulement les œuvres d’Alfred Naquet, y compris ses manuscrits, mais également les volumes de chimie, pharmacie et médecine qu’il a donnés. Elle possède aussi divers portraits de « l’apôtre du divorce », dont ce pastel de l’artiste russe Alexandre Alexandrovitch. Exilé en France, ce dernier a réalisé avant la guerre de 1914 les portraits de très nombreux militants anarchistes publiés dans Le Monde Libertaire.
Image : Alexandre ALEXANDROVITCH. Portrait d'Alfred Naquet. 1909.